L’année 2018, une nouvelle année sans réelle inflation pour continuer la hausse des Bourses

L'économie mondiale va mieux, et les prévisions pour l'année 2018 sont toutes optimistes, faisant fi des montagnes de dettes pour parvenir à un tel résultat. Alors après la hausse ininterrompue des bourses américaines pendant 9 ans, le tour des matières premières serait-il venu ?

L’année 2017 vient de prendre fin, que les analystes financiers se risquent à faire comme à chaque nouvel année un pronostique de ce que pourrait être la nouvelle année, sachant que dernièrement, dans plus de 50 % des cas, c’est bien souvent le contraire qui s’est produit.

Tout d’abord, l’année 2017 vient de clore sur des records extraordinaires aux Etats-Unis, avec des gains de 25 à 30 % en fonction de l’indice américain (l’effet Trump). Et en Europe, les places boursières ont terminé l’année entre + 7 et + 14 %. Le cours du pétrole à lui aussi progressé de plus de 12,5 % sur l’année passant de 53,70 à 60,40 $ le boisseau, après avoir subi un trou d’air sur les 42 $ le boisseau au 21 Juin et étant en tendance haussière depuis le 22 Juin 2017.

Seuls les cours des céréales et des oléagineux ont fait de piètres performances, avec une baisse de 5,3 % pour le cours du blé sur Euronext, passant de 168 à 159 €/t, alors que dans le même temps, le cours du wheat progressait de 4,6 % passant de 4,08 à 4,27 $ le boisseau ; mais un cours de l’euro qui progressait de plus de 14 % passant de 1,05 à 1,20 (alors que les analystes de la place tablaient sur la parité voire à 0,95 pour la fin 2017).

Analyse technique cours de l'Euro le 3/01/2018
Analyse technique cours de l'Euro le 3/01/2018

Le cours du maïs a chuté de 8,7 % passant de 166 à 151,5 €/t alors que dans le même temps, le cours du corn sur Chicago baissait de 0,3 % passant de 3,52 à 3,51 $ le boisseau.

Et concernant le cours du colza, ce dernier a chuté de 13,3 % passant de 408,5 à 348 €/t alors que dans le même temps, le cours du soja sur Chicago baissait de 4,4 % passant de 9,96 à 9,52 $ le boisseau.

Cette année 2017, venait donc clore un cycle baissier de 10 ans des cours des matières premières agricoles. Et maintenant, tout le monde se pose la question de savoir si un nouveau cycle va prendre naissance et à quel moment le tempo haussier va débuter ?

Mais revenant aux éléments connus à ce jour pour les marchés financiers, soit un environnement économique toujours porteur et où les Etats-Unis entrent dans leur 9ème année de croissance sans connaitre la moindre récession (102 mois de croissance ininterrompue). D’ailleurs après un excellent semestre 2017, l’année 2018 devrait débuter sous de bons auspices puisqu’après une croissance du PIB mondial de 3,6 % en 2017, la croissance du PIB pour 2018 est vu à 3,7 % et pouvant atteindre les 3,9 à 4 % dans le meilleur des cas.

Mais dans ce monde idyllique à première vue, où les liquidités coulent à flot, permettant ainsi aux grandes multinationales d’emprunter de l’argent (endettement) à des taux quasi nuls, et de racheter une partie des actions de leur propre société, pour ainsi faire monter mécaniquement les bénéfices par action, et ainsi voir progresser leur titre coté en Bourse, permettant l’illusion de s’enrichir, alors que dans le même temps, les cours des matières premières étaient orientés à la baisse.

Pour information, si les cours des matières premières dans leur ensemble, notamment à compter du printemps 2011, ont tous été orientés à la baisse (cycle baissier jusqu’à minima fin Février 2016, soit 5 ans), c’est bien qu’au niveau planétaire, la demande était moins forte et que les capacités de production avaient cru plus que la demande.

Donc, si l’on souhaite être raccord, il va donc falloir qu’au regard des chiffres économiques de la croissance mondiale, voir maintenant les cours des matières premières énergétiques et agricoles progresser pour faire disparaître cette illusion d’optique. Car si le cours du pétrole ne cesse de progresser au lendemain de la seconde hausse des taux d’intérêt CT aux Etats-Unis (passant de 42 à 62 $ le baril), avec une diminution de l’offre d’un côté avec l’accord des pays membres de l’Opep (Russie en prime) et l’augmentation de l’offre de l’autre côté avec l’exploitation des pétroles de schistes aux Etats-Unis ; le cours du gaz, de l’éthanol restent toujours sur des points bas.

Et dans le même temps, il se pourrait bien que les marchés actions continuent à performer, tant que les taux d’intérêt de moyen terme ne remonteront pas ; ce qui ne sera pas des plus favorables pour les marchés des matières premières hors les métaux entrant dans la fabrication des batteries pour les véhicules électriques où la Chine met la pression avec sa politique à l’horizon 2020 pour réduire la pollution du pays.

D’autant plus, que la volatilité n’a jamais été aussi basse sur les marchés actions, où il faut remonter aux années 60 pour voir cela aux Etats-Unis et aux années 70 en Europe.

Donc, à première vue, tout semble bien calme, et même trop parfait pour que cela puisse perdurer, d’autant qu’il faut toujours avoir en tête 2 choses :

La première étant que les marchés dans leur analyse et retranscription de la valeur ont toujours un temps d’avance (3, 6 ou 12 mois).

La seconde étant qu’il ne prévienne jamais lors de l’arrivée d’un mouvement de baisse du type d’un crack et que cela peut se produire à tout instant.

Et ce calme selon le consensus du marché qui pour cette année est à l’unisson, avec de nouveau une hausse des marchés actions, une inflation qui progresse de façon mesurée mais encore éloignée de son niveau des 2 % et plus, et une faible hausse des cours des matières premières à cause des stocks importants, laisse à penser que 2018 devrait ressembler à 2017.

Pourtant, la tension sur les cours du pétrole et des métaux avec la hausse de la demande en Asie (Chine et Inde en tête) pourrait bien aiguiser l’appétit des fonds pour les matières premières avec une croissance mondiale à un niveau élevé. Cette tension sera scrutée au niveau de l’emploi et des salaires avec l’entrée en vigueur de la baisse des impôts aux Etats-Unis et le plan d’investissement des 1 000 milliards de dollars dans les grands travaux américains ; ce qui pourrait réanimer les cours des matières premières et accroître mécaniquement l’inflation.

Alors, hausse traditionnelle des marchés actions ou retour de l’inflation allant vers la fin d’un cycle de croissance d’ici 12 à 18 mois ?


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