L'avenir de l'agriculture productive se situe maintenant ailleurs qu'en occident

Suite à l'ouverture des marchés début des années 2000 et à la crise des subprimes, le changement s'opère sous nos yeux, et à une vitesse extraordinaire, engendrant des manifestations dans les pays occidentaux, notamment de la part des habitants des zones rurales au sens large du terme, alors que les bassins de vie de 0,5 à 1 million d'habitants et plus, profitent dans l'ensemble de ces bouleversements du fait de la mondialisation, permettant un rééquilibrage des niveaux de vie entre population de cette planète Terre. Et ici, le monde agricole n'échappe pas à cette transformation qui se dessine, avec d'un côté l'occident qui doit laisser sa place aux pays émergents dont les coûts de production sont bien plus compétitifs, et qui doit se réorienter sur la production de biens alimentaires à vocation locale, appelés "agriculture bio", tout en faisant évoluer les infrastructures de tailles intermédiaires vers des unités de taille supérieure permettant de tenir la comparaison sur le plan des coûts. C'est en cela que la classe moyenne dans l'ensemble des pays occidentaux est en train de payer un lourd tribut à ce changement de civilisation à marche forcée. De fait, des réponses vont devoir être trouvées afin d'éviter un déclassement trop important et permettre que chacun puisse vivre de son travail.

Il aura donc fallu la combinaison de plusieurs facteurs, et l'ajout d'un facteur supplémentaire, celui de la fiscalité environnementale, pour que les choses non dites jusque-là percent au grand jour, et que chacun puisse pleinement en prendre conscience.

Ici, nous ne ferons pas de politique, bien que le sujet soit avant tout un choix de société, par rapport aux choix sans grand courage politique pris ces dernières années et décennies, où une partie de la population s'est détournée des hommes politiques lors des échéances, soit en ne se rendant pas aux urnes, soit en votant blanc, car ayant le sentiment de ne plus être entendu et donc plus pris en compte.

Ce qui nous souhaitons expliquer ici, est tout simplement le fait, que lorsque certains ne trouvent plus grand avenir dans leur travail, d'autres sont en train d'exploser grâce notamment à la richesse de leur territoire, et cela passe bien souvent par la richesse de leurs sols. 

Et cela, est aujourd'hui le cas dans le domaine agricole pour la zone mer Noire (Ukraine, Russie et Kazakhstan pour les principaux, sans oublier les autres), l'Amérique du Sud (Brésil, Argentine), et l'Afrique où la technique agricole et les nouvelles technologies peuvent faire passer un cap à cette production agricole, notamment sur le plan de la production ainsi que sur le plan de la conservation des stocks pour la transformation ensuite pour l'export.

Si l'on prend seulement un pays proche de l'Union européenne qui est l'Ukraine, il faut savoir que les investissements de la part des grands commerçants de céréales sont de plus en plus importants. Les derniers en date annoncés proviennent de Dreyfus Commodities (construction de 240 000 tonnes de stockage et un potentiel export annuel de 4,5 Mt pour ce terminal), ainsi que de Cofco (structure chinoise) pour construire de nouveaux terminaux de chargement en zone portuaire (construction de 136 000 tonnes de stockage et un potentiel export annuel de 2,6 Mt pour ce terminal), afin d'améliorer les capacités de chargement et aussi les standards sur le plan du contrôle de qualité.

De plus, le gouvernement ukrainien affiche comme priorité numéro une, le développement de l'économie agricole, et cela va passer par le développement de la production de volaille. Une de leur société leader dans le domaine, la société MHP, qui a produit en 2017 pas moins de 260 000 tonnes de volaille, envisage de doubler sa production d'ici 2020.

Et sur le plan de la production de blé, il est prévu que le pays puisse doubler sa production (24 Mt actuellement) d'ici 10 à 20 ans.

Du côté de l'Amérique du Sud, c'est le Brésil qui dispose du plus gros réservoir de surfaces, dont le pays a fait une annonce à fin Octobre, indiquant que le pays peut doubler les superficies destinées aux cultures. Pour information, la production agricole n'occupe actuellement que 7,6 % du territoire, contre 60 % en Inde. Le Brésil consacrant aujourd'hui 65 millions d'hectares de terres à l'agriculture soit presque la superficie de la France. Aujourd'hui, il espère développer les cultures sur une partie des 180 Mha de pâturage dégradé, et le reste sera consacré au développement de l'engraissement des élevages.

Concernant l'Argentine, le pays vient d'investir 600 millions de dollars dans la technologie satellitaire, afin de pouvoir améliorer la production agricole à l'hectare. L'objectif est d'augmenter les rendements en utilisant au mieux les intrants par une meilleure connaissance des sols en rapport avec le climat.

Donc, on le voit très bien, les potentiels de progression sont importants pour l'Amérique du Sud comme la zone mer Noire. Et face à cela l'Europe au travers de ses politiques, semble désarmer la conquête de la productivité agricole, pour se concentrer sur la production agricole de proximité dans un esprit d'alimentation saine, avec l'agriculture bio.

C'est en cela que le ministère de l'Agriculture en France est en train d'orienter tous ses programmes de soutien au développement de la production agricole respectueux de l'environnement en rapport avec le diktat de la société civile actuelle.

Mais, si cela peut être une très bonne chose d'un point de vue de l'Etat et du citadin, il ne faut pas oublier que là aussi la concurrence avec les grandes puissances agricoles de la planète va être rude. Car si pour l'heure, la production agricole bio en France propose des prix très rémunérateur, voilà que l'Ukraine, et maintenant le Kazakhstan, pour ne citer qu'eux, se mettent à développer ce créneau porteur, en créant des silos portuaires high-tech, permettant d'isoler les lots, de contrôler la qualité, etc ...

Donc, attention à ce que là aussi, la compétitivité ne soit pas le maître mot, du fait d'une échelle bien plus grande, et donc d'une possibilité de négociation avec les centrales d'achat de grandes surfaces, où le producteur européen, et surtout le producteur français se retrouve pris au piège au même titre que ce qu'il rencontre aujourd'hui en agriculture conventionnelle.

Le débat est ouvert, sachant, que si le marché des prix des MPA sur Euronext revenait à plus de raison, avec plus de réalité des données terrain, et moins de données orientées politiques, comme la hausse d'un mois sur l'autre des stocks mondiaux de maïs de 149 Mt (oubli de la Chine) pour atteindre un total de 307 Mt, le producteur en optimisant la gestion de la commercialisation de ses productions agricoles avec les modèles mathématiques actuels, pourrait gagner en compétitivité financière sur le plan de son entreprise.

 

Analyse technique du cours du Blé ce 19 11 2018

 


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