Le pilotage informatique du cours du colza

La prise de décision de l'humain tend à disparaître même au niveau du trading sur le marché du colza, où les systèmes algorithmiques ont pris le dessus sur l'intervention humaine.

Le cours du colza est le parfait exemple pour analyser le marché et comprendre comment cela fonctionne avec les systèmes informatiques (trading algorithmique).

Prenant en compte la tendance de fond.

Cette tendance de fond, est avant tout matérialisée par une orientation du cours au sein d'une représentation graphique, bougie de cotation (ouverture, point bas, point haut et clôture) sur une échelle de temps journalière, et sur un espace-temps de moyen terme. 

La tendance de fond, est normalement matérialisée par les éléments du fondamental, c'est-à-dire de l'offre et de la demande. Et là, c'est un peu compliqué, car si l'on intègre le colza dans le complexe oléagineux dominé par la production de soja, ce dernier est clairement baissier avec une offre pléthorique et des stocks de fins qui approchent les 100 Mt (30 % de la production mondiale). Et en prime, si l'on prend en compte les derniers éléments, comme la décision de Bruxelles d'importer du biodiesel argentin et malaisien à droits quasiment nuls et en prime une forte réduction à venir du taux d'incorporation de biocarburant, la tendance ne peut qu'être baissière sur le plan du fondamental.

Sauf que, sur le plan graphique, c'est une tendance inverse que l'on observe. Alors, certes, elle n'est pas des plus haussière comme on l'a connu précédemment, mais elle est bien haussière avec une pente peu élevée.

De fait, à chaque fois que le cours du colza vient s'heurter au point haut de son canal haussier, les ordres de ventes se déclenchent en masse, et le cours se met à redescendre rapidement pour aller vers sa borne inférieure de son canal haussier. Et cela peut se lire sur le plan du graphique, notamment lorsque les zones supports intermédiaires craquent (385 - 380 - 375 - 370 €/t).

Mais le plus intéressant ensuite, est de savoir comment faire pour se positionner ensuite sur le marché pour optimiser son prix moyen de vente.

A la baisse, il faut être un virtuose lorsque l'on est un producteur, car psychologiquement, on ne sera jamais préparer à telle chose, car indéfiniment, on sera haussier tant que l'on sera un producteur, car chaque année, on met en terre la semence pour produire de la marchandise que l'on souhaitera vendre à un prix rémunérateur à souhait. Et en plus, à la baisse, cela va très vite, car on monte toujours via un escalier, et on descend toujours en ascenseur. Cela présuppose d'appuyer le premier.

A la hausse, c'est différent, car notre cerveau en tant que producteur est programmé pour penser et visualiser un mouvement haussier. De plus, après chaque phase violente de baisse, il y a toujours un temps de latence avant de voir repartir le cours à la hausse, car sur le plan psychologique, la hausse ne peut vraiment se mettre en place qu'une fois que les indicateurs mathématiques se sont refait une santé. Et avec une rapidité du mouvement à la baisse, il est bien difficile de remettre rapidement en état les indicateurs mathématiques afin qu'ils permettent à chacun de rentrer dans le marché en prenant le moins de risque possible.

C'est pour cela, que l'on assiste à une multitude de faux départs, et que cela est bien plus un piège pour que les vendeurs continuent de secouer le cocotier, tant que les indicateurs mathématiques n'ont pas retrouvé leur position initiale permettant de rentrer à l'achat avec un minimum de risque.

Graphe du Colza le 30/11/17 à 11h15
Graphe du Colza le 30/11/17 à 11h15

 

Graphe du Colza le 30/11/17 à 16h30
Graphe du Colza le 30/11/17 à 16h30

 

Comme on peut le voir parfaitement ci-dessus avec les 4 graphes du colza sur la journée du jeudi 30 Novembre, celui qui serait intervenu en voyant le cours grimper à l'ouverture, et qui serait entré sur franchissement de l'oblique baissière en rouge, ce serait fait piéger car la clôture se fait avec un niveau inférieur à la clôture de la veille, soit un delta de plus de 5 €/t par rapport à son point haut; de quoi mettre à mal son compte à terme.

Et pourquoi la hausse du cours du colza n'a pas tenu ce jeudi 30 Novembre 2017 ?

Là, pour répondre à cette question, il faut rentrer dans la partie informatique, ou plus précisément dans la partie mathématique des choses, où les programmes algorithmiques font leur travail à la perfection. Donc, pour le visualiser, il faut à minima se mettre en unité de temps horaire, et si l'on souhaite se mettre au niveau, il faut descendre à l'échelle de temps 15 mn, soit une bougie de cotation égale 15 minutes.

Graphe du Colza UT 15 mn le 30/11 à 13h30
Graphe du Colza UT 15 mn le 30/11 à 13h30

 

Graphe du Colza UT 15 mn le 30/11
Graphe du Colza UT 15 mn le 30/11

 

En clair, le système algorithmique, sans nouvelle fondamentale, a fait son travail de rebond et même propulser le cours lorsque les indicateurs mathématiques étaient parfaitement positionnés, puis ensuite sur rupture de la tendance haussière en place, s'est mis proprement vendeur, et descendu en ascenseur après avoir monté par l'escalier. L'exemple ci-dessus est parfait.

Donc, il est quasi impossible pour un producteur d'être gagnant dans pareille circonstance, à moins d'avoir vendu tout son physique, de s'être donné les moyens d'installer une salle de marché chez lui, et de passer une grande partie de sa journée derrière ses écrans.

En conclusion : Tant que la tendance reste valable, c'est-à-dire, que le canal haussier reste en place, le producteur, sur retournement des indicateurs mathématiques à la hausse, et sur franchissement à la hausse et en clôture de l'oblique baissière pourra rentrer sur le marché dans une optique de hausse du cours pour aller chercher les cibles suivantes : 376, 382 et 388 €/t.

En ce 4 Décembre 2017, cela veut dire, que le producteur devra attendre une clôture au-dessus du seuil des 369,50/370 €/t pour commencer à entrer sur le marché, à condition que le MACD se redresse et croise à la hausse sa ligne de signal, et que dans le même temps, le RSI se situe sur sa zone de neutralité (50) et la franchisse.

Tout cela présuppose donc qu'un maximum de facteur soit réuni pour pouvoir entrer sur le marché et espérer pouvoir en ressortir avec un gain ce qui aura permis d'optimiser son prix moyen de vente.

Mais comme vous pouvez le voir, seul un outil informatisé dont seuls les fonds d'investissement possèdent la surface financière pour mettre en place un tel outil, peut permettre grâce à l'informatique de faire des gains en prenant le moins de risque possible et en agissant avec une rapidité extrême (au dixième de seconde près), peut permettre d'agir sur le marché.

L'autre solution, étant la patience, et l'alerte lorsque les conditions sont réunies, avec il est vrai, une optimisation qui sera moins importante, mais où les risques seront là aussi maitrisés.


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